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La vie serait belle s'il n'y avait pas l'Etat pour nous la gâcher
13 avril 2013

La conquête de l’Espace (24)

La conquête de l’Espace (24)

La course à la fusée à longue portée et à charge nucléaire (10)

1954 (3/3)

 

En 1954, les USA ont pris un retard déjà énorme, mais, les satellites de reconnaissance n’existant pas, et pour cause ; ce sont les avions qui doivent faire le travail de reconnaissance qui seul peut permettre de savoir quel est le niveau atteint par l’adversaire (avec l’espionnage, plus difficile à cause du très efficace KGB nouvellement créé).

On ne le sait que depuis la fin de la guerre froide, mais jusqu'à l’invention, début des années 60, des dits satellites de reconnaissance, c’est de véritables batailles aériennes qui ont eue lieu au-dessus de l’URSS et de la Chine. Les avions US, soit voleront plus vite (comme le RF-101 Vodoo), soit plus haut (comme le fameux U-2), soit les chasseurs d’escorte abattrons presque tous les chasseurs soviétiques et chinois envoyés à leur rencontre. Carrément ! Ce qui risquera à plusieurs reprise de déclencher la guerre.

Mais la riposte soviétique ne pouvait venir que d’ICBM que l’URSS ne possédait pas encore. Elle se tourna donc vers 2 autres options en attendant de les avoir :

  1. La mise au point de bombardiers stratégiques, et ce sera :

  • Le Tupolev Tu-16 (code OTAN Badger) biréacteur moyen

  • L’étonnant Myasichtchev Mya 4 (code OTAN Bison) quadriréacteur lourd à train d’atterrissage monotrace (comme le U-2) capable d’atteindre les USA en traversant l’océan Atlantique ou l’océan Arctique.

  • Et le plus étonnant encore quadrimoteur lourd Tupolev Tu-20 (code OTAN Bear), un avion à turbopropulseurs de 15.000 cv et double hélice contrarotative. Le choix de cette propulsion presque archaïque à l’époque du triomphe du réacteur en fit pourtant la contrepartie russe du B-52 américain avec son très long rayon d’action permettant de frapper les USA en traversant l’océan Pacifique.

 

  1. La mise au point de missile Sol-Air pour abattre ces putains d’avions de reconnaissance US, et ce sera fait en 1961 avec un SAM-2 abattant l’U-2 de Gary Powers.

 

Mais pour en revenir à 1954, les USA ignorent tout de l’avance soviétique et découvrent avec stupéfaction les nouveaux bombardiers soviétiques, notamment les 2 lourds. Leur étonnement sera encore plus grands 3 ans plus tard avec Spoutnik 1 dont le lanceur version militaire s’appelera SS 6 Sapwood (code OTAN) et sera le 1er ICBM russe... et le 1er ICBM au monde.

 

Et pourtant, c’est en 1954 qu’une idée anglaise est reprise aux USA, le réservoir ballon, et permettra aux USA de gagner la couse à la Lune 15 ans plus tard.

P1000934

 

Extrait page 30 de « L’exploration de l’Espace » de Kenneth Gatland (version française chez Bordas) préfacé par le très célèbre écrivain de SF, Sir (anobli par la Reine) Arthur C.Clarke, découvreur des propriétés de l’orbite géostationnaire qui porte aujourd’hui son nom.

 

Le réservoir ballon, dont la particularité la plus étonnante, est que les parois de la fusée font aussi office de parois du réservoir. Pour gagner encore sur le devis de poids (voir notre article N° 8 de cette série sur ce très important aspect : http://poilagratter.over-blog.net/article-la-conquete-de-l-espace-8-109685239.html), elle sont tellement mince qu’il faut pressuriser le dit réservoir, littéralement le « gonfler » avec de l’azote pour éviter qu’il ne s’effondre sur lui-même.

Ensuite, lorsque l’on remplira avant le lancement, le réservoir avec ses propergols, ces derniers remplaceront au fur et à mesure l’azote. Et c’est ce pourquoi on utilise l’azote, gaz neutre, car si on utilisait l’air, l’oxygène qu’il contient pourrait réagir, avec les conséquences qu’on devine, avec les carburants.

Autre aspects que vous avez tous remarqués lors des lancements des Atlas et de leurs héritières équipées de réservoir ballons, c’est que la finesse de la paroi fait que lorsque le comburant est par exemple de l’oxygène liquide (LO2) (à – 183°), l’humidité de l’air extérieur se condense immédiatement sur les parois en un givre qui augmentera le devis de poids avant ensuite de se détacher du fait des vibrations.

 

La V-2 n’avait pas ce givre collé à la paroi car paroi de la fusée et paroi du réservoir n’était pas confondu.

 

Ci-dessous, une intéressante série de photos prise d’une version ICBM de l’Atlas (1959 probablement), où le missile est érigé sur son pad de tir qui est aussi son blockhaus de stockage. Puis, phase de remplissage en kérosène / LO2 qui remplace l’azote sous pression… et apparition de ce fameux givre que vous avez tous vu se détacher de la fusée Saturne V lors du départ d’Apollo XI. Puis lancement.

 

P1000935

 

De la 1ère à la dernière photo, il se passe 15 minutes au mieux.

Vous comprendrez la réaction des USA lorsque des missiles russes SS-4 seront installés à Cuba et que le trajet des SS-4 entre Cuba et les USA (côte sud) n’est que de 5 minutes. 10 minutes pour la base californienne de l’USAF de Vandenberg où a été prise cette série de photos pour les SS-5 qui devaient être installés ensuite et étaient en route lorsque les cargos russes les transportant à Cuba seront interceptés.

 

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  • Anarcho-nationaliste, naturiste, athée ou paien, anti-conformiste et politiquement incorrect. Combattre la Gauche d’aujourd’hui avec les idées de la Gauche d’hier ; hippie hier, hippie toujours, bobo jamais ! Pour une nouvelle candidature Coluche !
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