Ukraine : quel avenir ?

27 février 2014

Ukraine : quel avenir ?

Il y a moins d’une semaine, c’est l’extrême-droite qui tenait la place Maidan à Kiev selon le collabo Delahousse. Dimanche dernier 20 h A2, Samia Soula nous dit maintenant que c’était monsieur et madame Toutlemonde qui viennent de renverser Ianoukovitch. Puis à nouveau les cameras se pressent dans les immeubles administratifs récemment libérés et filment les svastikas bombées sur les murs.

Il n’en demeure pas moins que si l’on avait écouté Fabius, Ianoukovitch serait encore en place. Et moins de 24 heures après le passage des ministres européens, le Pouvoir tombe sans que l’ « intervention » européenne n’y soit pour quoi que ce soit.

Parmi les drapeaux nationaux ukrainiens vus dans la rue…

Drapeau national ukrainien.

…vous avez vus parmi eux nombre de ce drapeau là :

Il s’agit du drapeau nationaliste ukrainien (qui a aussi les mêmes couleurs que celui, générique, des anarchistes et les mêmes couleurs aussi que les NR (nationalistes révolutionnaires, Serge Ayoub en France). Ce drapeau fut celui de l’éphémère république d’Ukraine Libre de 1941.

http://en.wikipedia.org/wiki/Declaration_of_Ukrainian_Independence,_1941

Taxé à tord de pro-nazis par les soviétiques et déportés en 1944-45 en Sibérie, il s’agissait de ceux qui avaient échappés à la déportation du plus grand nombre… par les nazis. Un fait que les jeunes enthousiastes et encore nourris de propagande soviétique semblaient ignorer d’où les svastikas vues par les chaînes occidentales qui ne veulent évidemment ne voir que ça et se gardent bien de rappeler le triste sort des nationalistes ukrainiens pendant la 2^ème guerre mondiale poursuivis à la fois par nazis et communistes comme ce fut le cas de leurs voisins polonais.

Quelques articles plus objectifs de la presse française :

http://tempsreel.nouvelobs.com/ukraine-la-revolte/20140223.OBS7392/ukraine-les-sept-personnages-cles-de-l-apres-ianoukovitch.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140223.OBS7383/ukraine-ioulia-timochenko-la-dame-pas-toujours-de-fer-est-de-retour.html

http://www.lepoint.fr/monde/revolution-en-ukraine-fin-du-reve-pour-poutine-24-02-2014-1795245_24.php

http://actu.orange.fr/monde/l-ukraine-appelle-a-l-aide-la-russie-doute-de-la-legitimite-du-nouveau-pouvoir-afp_2845982.html

Nous avons combattus (pas vous, car votre soutien fut égal à zéro comme pour les Pussy Riot) pour la libération de Loulia, mais il faudra la surveiller. Espérons que la prison lui aura ouvert les yeux.

Mais que va-t-il se passer si la Russie met le blocus sur l’Ukraine ?

Voici une carte qui montre le réseau européen de gazoducs.

On constate que l’Ukraine peut être ravitaillée aussi bien par la Russie que par l’Europe. Or, lors du précédent blocus russe, l’Europe n’a pas envoyé le moindre m³. Pareil en cas de blocus financier ; l’Europe, surendettée, débloquera-t-elle des crédits ? Il y a hélas fort à croire que l’Europe, elle-aussi dépendante du gaz sibérien baissera son froc comme d’habitude.

Pire, le charbon du Donetz pourrait aussi manquer en cas de sécession de cette province. Et c’est un risque qui n’est pas à écarter. Déjà des cartes de la future république sécessionniste circule sur le Net :

Le drapeau est même aussi trouvé. Il n’y a que l’aigle russe de rajouté :

Il s’agit de celui de l’éphémère République soviétique de Krivoï-Rog de 1918 :

http://en.wikipedia.org/wiki/Donetsk-Krivoy_Rog_Soviet_Republic

Carte du territoire qu’elle recouvra.

Le tracé de la nouvelle frontière suit peu ou prou celui de la démarcation qui fut celle des élections de 2004 et 2010.

Sauf que la carte en haut à droite montre que ce n’est qu’en Crimée et dans la région de Donetz seulement que les russes sont plus de 50 %. Dans les autres régions ils ne sont majoritaires que grâce aux ukrainiens russophones et pas partout et n’oublions pas que les élections ont été truquées en faveur des pro-russes.

C’est dire que l’on va au devant de gros problèmes car il est impensable d’imaginer que dans cette nouvelle république même une minorité d’ukrainiens ukrainophones subissent la loi d’une minorité de russes qui ne sont majoritaires qu’avec les ukrainiens russophones.

Et c’est pas fini ! Comme vous pouvez le constater sur la carte des pro-russes, ils revendiquent aussi la Ruthénie ou Ukraine sub-Carpathique.

Une Histoire longue et complexe que celle de ce pays dont la langue est voisine de l’ukrainien et la race des polonais C’est de cette région qu’est originaire Anna Hutsol, la N°1 des Femen.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruth%C3%A9nie

http://en.wikipedia.org/wiki/Carpatho-Ukraine

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruth%C3%A8nes

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruth%C3%A9nie_subcarpatique

Cette région est également peuplée de hongrois (et fut hongroise entre 1940 et 1945 et sous l’Empire Austro-Hongrois) qui n’ont évidemment pas envie d’être russes.