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La vie serait belle s'il n'y avait pas l'Etat pour nous la gâcher
8 septembre 2014

Témoignages contre l'épilation


Mouvement Pour un Parti Matriarcal (MP1PM) - www.ecologielibidinale.org - Dernière mise à jour le Témoignages contre l'épilation

Voici les premiers témoignages reçus à propos de notre engagement contre l'ESB [L'Epilation sous les bras] ou à l'occasion de l'évènement organisé conjointement par MP1PM et le MIEL : l'été sans épilation.

(Les passages en gras sont soulignés par nous.)

1. Le témoignage de Cécile

(reçu par email le 23 mai 2005)

"J'ai lu avec intérêt votre page sur le non sens qu'est l'épilation, dont je pratique l'abstention depuis quelques temps déjà... Je trouve intéressante votre analyse politique et ce que vous défendez. j'aimerais réagir sur deux ou trois petites choses :

La première, c'est que les hommes réagissent en général très bien à un corps féminin non épilé. Je pense que les hommes, qui ont souvent légèrement moins souffert que les femmes de la répression sexuelle (en tous cas, ceux dont j'ai croisé le chemin), savent écouter leurs désirs et entendre leur corps qui leur dit qu'un corps féminin non épilé est très sensuel. En revanche je trouve le regard des femmes beaucoup plus blessant, et parmi mes amis, c'est les femmes seulement qui n'arrivent pas à comprendre qu'on puisse ne pas s'épiler. Il y a un long travail de décolonisation des esprits à faire...

La seconde chose, et pour compléter votre galerie photo, est que j'ai eu le plaisir de voir l'exposition des croquis érotiques de Klimt au musée Maillol, et, oui, toutes les femmes dont on voit les aisselles sont parées d'une merveilleuse et délicate toison. et croyez-moi,  les croquis sont très fins et sensuels, et on est loin de l'image de la femme moche, mi-femme mi-singe, qui pue qui pète que le merchandizing de l'épilation a associé à la "femme-qui-ne-s'épile-pas".

Une dernière chose concerne le sang menstruel, qui me semble être un autre élément de la soumission de la femme "moderne" au système commercial puisque aujourd'hui encore, elle reste persuadée que son sang est "impur" et qu'il faut utiliser des tampons bien blancs (bourrés de chlore et de dioxines) ou des serviettes hygiéniques parfumées (une catastrophe environnementale) pour recueillir le précieux fluide. Dans les rayons des supermarchés, ou règne l'illusion du choix, aucune alternative écologique n'est proposée. Pas de keeper (ou diva cup), ni d'éponges naturelles ni de serviettes jetables. Comme si les femmes avaient commencé à être propres en même temps que la naissance de M. Tampax. Beaucoup de choses pourraient être dites sur justement cette notion de "propreté", qui justifie qu'on salisse les mers et les montagnes pour éviter d'entrer en contact avec... son propre sang.

Merci encore pour votre page, c'est bien de sentir qu'on n'est pas la(le) seul(e) a arborer fièrement ses poils contre vents et marrées."

2. Le témoignage de Irène, 35ans, de Lausanne

(reçu par email le 17 juin 2005)

"Je suis très contente de lire votre appel et de retrouver certaines des raisons pour lesquelles je ne m'épile pas (et c'est sûr qu'on se sent seule dans nos contrées).

[...] beaucoup des arguments (écologiques, et ceux de la pression sociale notamment) sont tout à fait transposables à la question des poils des jambes... C'est peut-être encore plus dur à assumer, et encore davantage considéré comme inesthétique."

3. Le témoignage de Marie

(posté en réaction à notre communiqué sur bellaciao.org le 20 juin 2005)

Ces poils ! La géographie féminine de la pilosité autorisée est bien étrange...
Le cheveu, qui après tout est aussi du poil, est emblème de féminité, et a droit à l’abondance.
Le sourcil évoque la virilité, et devra être fortement restreint par une fort douloureuse ablation.
Le cil est de nouveau un poil de bon aloi, qui non seulement peut mais doit foisonner autour des yeux féminins.
Ne parlons pas de moustache ou de barbe, nous n’y aurons droit qu’après la ménopause, qui pourrait espérons-le être également une épilo-pause. Mais j’en doute.
Descendons. Les aisselles ont été traitées par l’article. Pas de "pue la sueur" chez les femmes, c’est réservé au mâle docker.
Plus bas encore, le pubis a droit à un traitement assez variable. Néanmoins la luxuriance est souvent appréciée, même si le look femme nubile en fait frissonner plus d’un.
Finissons sur les jambes, que ne doit déparer aucun duvet.

Ou se niche le choix personnel dans tout ça ? C’est une sorte de terrorisme qui s’attaque au territoire corporel féminin, obligeant à suivre les consignes de marketing, sous peine de passer pour sale.
Je sais, je l’ai expérimenté ; arrivant non épilée dans le sud de la France, j’ai eu droit à de nombreuses remarques (après tout, si ton mec le supporte...). Au début, je m’étonnais de voir ces jambes de poulet plumé, et à force, ce sont mes jambes qui m’ont insupportée. De plus, travailler non épilée dans un hosto, c’est carrément pas possible...
Signé : Marie, une victime du terrorisme anti-poil

4. Le témoignage de Ioulie, 50ans, du Canada

(posté sur le forum "le bien-être au quotidien" de onpeutlefaire.com le 22 Juin 2005
on peut y suivre un fil de discussion dans le sujet "Arrêter de s'épiler")

Moi, je me suis teint le cheveux une seule fois, pour savoir, il y a 4 ans... j'en ai 50... et j'ai pas aimé ça! Ça brûle, ça pique et ça pue!
Mais ça m'a fait comprendre le côté ludique de la chose, j'ai apprécié voir ma tête autrement pour quelques mois... et je suis revenue au naturel, avec plaisir, avec mes cheveux gris qui me rappellent que même si je ne sens pas mon âge, je l'ai, et le vécu avec... C'est moi et pas quelqu'un d'autre. Et c'est moi et pas quelqu'un d'autre que les gens rencontrent... ou évitent... comme ça, pas d'erreur!

Mes cheveux, longs et fournis, sont aussi souples qu'à 20 ans, ils ne sont pas cassants ni fourchus, il ont des reflets qui appartiennent à tous les cheveux sains, et je m'abstiens aussi de contribuer à l'industrie des cosmétiques, biens artificiels nuisibles, polluants, et tests sur les animaux, ... à 50 ans, ça me fait un look d'enfer... et d'ailleurs il paraît que j'ai l'air d'avoir 40 ans...

L'épilation aussi, j'ai pratiqué avec modération. Je me suis adaptée pendant un court laps de temps à un milieu professionnel. Je supervisais des chantiers en aménagements paysagers, alors, si en plus d'être une femme, j'avais été une femme poilue... c'était déjà assez difficile comme ça... seulement l'été, l'épilais jambes et aisselles, avec les étés courts qu'on a par ici, ça me suffisait!

Il y a des hommes, des hommes intéressants, qui savent reconnaître une femme qui respecte le corps que Mère Nature lui a prêté... et croyez-moi, le sexe n'y perd rien!
[...]
Personne n'a encore parlé des poils sur les seins? Alors je vais le faire. Sujet tabou ou bien est-ce que ça existe seulement au Québec ? Personnellement, je peux pas m'empêcher de voir l'enlèvement de ces poils, laser, ou pinces à épiler, peu importe, comme une espèce d'auto-mutilation. Brrr! Ça me donne des frissons dans le dos.
... S'il y a un problème avec ça, il est dans la tête de la fille ou du gars et mis en présence de l'évidence, dans le feu de l'action!!! on s'arrête pas à ces détails. J'ai connu plus de femmes que d'hommes qui avaient un problème, ou un complexe avec ça. En tout cas, ceux qui s'y arrêtent, c'est bien dommage pour eux... c'est comme refuser le plat principal parce que le napperon est pas de la bonne couleur!!!

Les femmes se sont épilées depuis la nuit des temps... il est grand temps qu'elles en sortent! à la lumière les filles, parce que c'est dans la tête et dans l'esprit que ça libère... les pub et slogans en vogue, à l'américaine, et je suppose que l'on vous en sert des pareils en France, c'est du genre "rehaussez votre nature"..."devenez celle que vous êtes"... "soyez encore plus naturelle"... sans autre commentaire de ma part!

5. Une anecdote rapportée par Johann, 37 ans, de Paris

(verbalement le 23 juin 2005)

"J'assistais il y a quelques mois à une projection d'un film de Marcel Hanoun "Cela s'appelle l'amour" de 1989.
Dans la salle il y avait une classe de collégiens. Dans le film on voit une répétition de Roméo et Juliette et à un moment la jeune actrice qui joue Juliette s'allonge au sol exhibant sa pilosité axillaire en gros plan. A ce moment une des collégiennes s'exclame à haute voix "Ahhh [ton de dégoût], ils n'avaient pas rasoirs à l'époque ?".
J'ai failli lui répondre : à l'époque ils/elles ne s'étaient pas encore fait bourrer le crâne comme toi ma pauvre chérie !"

6. Le témoignage de Odile, 39ans, de Rouen

(reçu par email le 24 juin 2005)

"J'ai 39 ans, je ne me suis jamais épilée sous les bras, tout simplement parce que je tiens à mes poils (au moment de la puberté, j'en surveillais la pousse avec autant d'impatience que celle de mes seins). Seulement depuis quelques années, la pratique de l'ESB [Epilation Sous les Bras, NDLR] s'est généralisée. Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu une femme de moins de 50 ans non épilée. (Le moteur de cette généralisation ? la pub évidemment.) Du coup, ce que je considérais comme un choix personnel sans enjeu particulier a perdu son caractère anodin : impossible aujourd'hui d'ignorer le regard de l'autre (surtout des femmes, d'ailleurs, comme Cécile l'a souligné). Bref, une aisselle féminine non épilée relève aujourd'hui de la déviance. Et ce qu'on éprouve spontanément quand on se sent déviant, c'est une sorte de honte ; alors on évite les débardeurs, par exemple. Le plus facile, c'est encore de s'épiler, en considérant qu'en fin de compte, ça n'a pas d'importance. Mais je n'ai pas pu accepter cela. Du coup, cette norme m'est apparue comme une limitation inacceptable de ma liberté ; et me mettre en débardeur est  devenu un acte politique, un acte militant. De toutes façons, les femmes n'ont pas le choix : on remarque les aisselles non épilées, et on en infère inévitablement un certain nombre de choses sur leur propriétaire : elle se néglige, ou : elle n'est pas au courant de ce qui se fait. L'affichage militant de ses aisselles permet de court-circuiter ces attributions spontanées : il faut montrer que la non épilation est un acte délibéré. Ne pas s'épiler, c'est inévitablement refuser de s'épiler, à défaut de quoi on le vit mal (alors que l'épilation n'est pas vécue comme une acceptation - en fait, une soumission). Le combat contre l'ESB est donc bien un combat politique : il met en évidence le fait que les contraintes normatives générées notamment par la publicité sont des atteintes à la liberté, atteintes qui nous touchent jusque dans notre rapport à notre corps."

7. Le témoignage de Anne

(reçu par email le 24 juin 2005)

"C'est un copain qui m'a envoyé le lien vers votre site parce que je lui ai fait part d'un extrait du spectacle que j'ai monté avec la Compagnie toulousaine les Cyranoïaques.
C'est un spectacle théâtral et musical sur le thème des vacances. Pour cette création , on a brassé pendant des semaines toutes sortes de sources, livres, romans, études, poèmes, chansons, publicités, clichés et points de vue divers.

Évidemment, nous avons été sensibles durant ces recherches à la posture du corps durant ces fameuses "vacances". Et l'épilation, entre autres soucis corporels entièrement formatés par le culturel variant à travers les âges, nous a fourni un beau morceau...
Ainsi, armée de ma guitare et du "Sea, Sex & Sun" de Gainsbourg, je dis un texte sur la dictature actuelle de l'épilation (extrait de l'oeuvre de l'anthropologue Jean-Didier Urbain, qui s'est fait une spécialité de l'observation du phénomène des vacances).

On joue ce spectacle depuis peu, mais je vous témoigne que le public féminin est hilare, voire reconnaissant de pouvoir entendre de tels propos et de pouvoir en rire.

Si ça vous intéresse, on passe au Festival Off d'Avignon cette année...
VACANCES - Cie Les Cyranoïaques
du 8 au 27 juillet 2005 tous les jours à 14 h
Théâtre de la Condition des Soies
(près de la Place des Carmes, voir le catalogue du Off)

Anne
(femme qui s'épile parce qu'elle trouve ça plus joli, mais entièrement d'accord avec vous malgré tout ! L'humain, y compris féminin, restant fort complexe et contradictoire !)"

8. Le témoignage de Christophe, de Paris

(verbalement le 24 juin 2005)

"Depuis peu de temps je pratique le massage Californien (massage nu avec de l'huile) et dernièrement j'ai massé les jambes d'une femme et cela m'a piqué ! C'est là que j'ai pris conscience du dégât qu'induit le rasage. Des jambes qui ont des poils naturels (je masse aussi des hommes) ne transmettent pas de sensations désagréables. Quel gâchis ! Arrêtez le massacre les filles !"

9. Le témoignage de Mag

(posté sur Indymedia Marseille le 24 juin 2005)

"enfin en France!
enfin une journée contre l'épilation! et en France!
en Suède les filles de tous les ages sont très très nombreuses a ne pas s'épiler, et les garçons ne s'en plaignent pas du tout. ils trouvent cela totalement normal et naturel. je n'ai jamais été une pointilleuse du poil, et depuis quelques mois même je m'affirme comme naturelle, je ne m'épile plus, et cela n'a gêné aucun de mes amants!!
alors les filles jetez vos rasoirs, n'ayez pas honte, en plus j'économise de l'argent et je ne perds plus ce temps fou à m'épiler. je transpire beaucoup moins, et la peau de mes jambes est bien moins sèche!! bref c'est tout bénéf'."

10. Le témoignage de Jn

(reçu par email le 19 juillet 2005)

"Pour votre galerie des anonymes, me voici lors d'un déménagement.
J'ai "la chance", dans le contexte sociétal  dans lequel nous vivons d'être peu "poilue", donc pas vraiment de soucis aux jambes ...En ce qui concerne les aines, ce souci ne se pose qu'en maillot de bain, je vous conseille par expérience le "naturisme" qui outre vous ôter tout souci de ce côté là, est une expérience à ne pas ignorer. Quant à ma pilosité
axillaire, bien entretenue (comme les cheveux d'ailleurs), personne n'en a jamais paru choqué....Je ne suis donc pas militante (encore que...), mais pratique avant tout : l'épilation du maillot est une corvée douloureuse sur le moment, irritante à la longue, preneuse de temps, trop répétitive, et onéreuse. Il est pourtant vrai qu'il est impossible de porter un string de bain avec des "moustaches de colonel", donc comme je l'ai écrit plus haut j'ai contourné le problème par la nudité au bain... Et en plus pas de maillot qui colle ! J'avoue tailler parfois mes aisselles sans jamais les raser (ça repousse tout le temps !), mais n'en fais-je pas autant de mes cheveux ? Et puis savez-vous chères consoeurs que beaucoup de messieurs n'ont jamais aimé jouer à la poupée ?"

11. Le témoignage de Nathalie, 40 ans, de Paris

(reçu par email le 02 septembre 2005)

[...] Vous parlez de résister à la mode, à l’image de femmes imposée par les magazines, là je peux vous suivre, mais vous ne parlez pas des moustaches de femmes par exemple, et des mentons poilus, ( même si dans les témoignages certaines y font référence) qui sont (dixit) toléré chez la vieille femme n’ayant plus « d’utilité » puisqu’elle ne séduit ni n’enfante plus. Les poils ne sont que l’arbre qui cache la forêt, malheureusement. Les tabous sexuels existent encore bel et bien et il n’est pas si facile de les combattre et de les contrer, ce seront encore les femmes qui en souffriront [...].
Vouloir éduquer pour résister aux stéréotypes oui, mais encore faut-il le faire intelligemment. Parce qu’il n’est pas si évident de résister aux contraintes de l’apparence, surtout pour les femmes, auxquelles la société impose de n’être surtout pas des hommes. Quant à moi, j’ai de la chance ceux qui m’aiment, mon mari, mes enfants, mes amis m’aiment avec ou sans mes poils, selon mon envie, et le temps que j’ai à consacrer à mon physique. (pas beaucoup.) Alors avec poil ou à poil ?

12. Le témoignage de Sophie, 21ans

(reçu par email le 09 septembre 2005)

"L'épilation commet des dégâts irréversibles. J'ai 21 ans et je me sens déjà comme une ancienne combattante. Mon corps est foutu. J'ai honte du mal que je me suis causé. Je suis d'accord avec votre interprétation: l'épilation est une amputation car c'est ainsi que je le ressentais déjà avant de voir votre site. En effet, on se coupe les poils: nous viendrait-il à l'idée de se couper les bras?Je me sens mal. Je frôle le suicide. Existe-il des moyens naturels pour "réparer" les dégâts de l'épilation et des décolorations à la crème Andina ou tout du moins pour les atténuer? J'ai l'impression d'être aliénée par un problème sans importance (rien que des petits poils, dans le fond) mais la femme doit toujours se confronter à des problèmes de ce genre. Il y a aussi une aliénation de son propre regard par la tension médiatique et je ne me pardonnerai jamais d'y avoir cédé à un moment donné. Ce qu'on fait ou pas dans la vie dépend souvent du hasard. Il aurait fallu peu de chose pour que je ne commence pas. Mais j'ai toujours été seule face au tabou et à la pression médiatique. J'ai quand même été stupide. Certains hommes ont beau dire qu'ils acceptent les femmes comme elles sont, ils ne font rien pour nous mettre à l'aise ou bien d'autres nous détruisent complètement. Pourquoi ne pas s'adresser aussi aux hommes dans les tracts que vous avez fait.
J'ai hâte de me libérer pour commencer (ou recommencer) à vivre, mais sans savoir si je réussirai. Je vais diffuser vos tracts dans mon quartier."

13. Le témoignage de S., 43 ans

(reçu par email le 12 octobre 2005)

Je suis un homme de 43 ans et adorateur du poil féminin, où qu'il pousse et quelque soit son abondance. J'ignore d'où ce goût me vient, mais je l'ai depuis si longtemps qu'il est devenu un critère érotique décisif que je ne cache surtout pas, au contraire, puisque j'ai fait et continue de faire du prosélytisme en faveur du poil féminin.
Je suis parvenu à convaincre plusieurs femmes de renoncer au moins provisoirement à l'épilation. L'une d'elle, rencontrée via le Net, se disait très brune et avouait sa phobie des poils. De mon côté, je lui suggérais d'essayer de se laisser pousser au moins les poils des aisselles et de juger ensuite. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, à Paris, sur les marches du Palais Garnier, elle m'a fait la divine surprise de venir en robe mi-mollet, et ses jambes n'avaient plus été rasées depuis des semaines. J'étais aux anges. De son côté, elle apprenait sous mon regard à se sentir belle et surtout désirable (l'odeur de ses aisselles, la sensualité particulière qui se dégageait de son corps velu). L'argument qui l'avait convaincue était le suivant : "Tu es belle non pas malgré, mais grâce à tes poils." Je lui avais demandé si elle conserverait sa pilosité si nous nous séparions. Sa réponse : "Peut-être pas partout, mais sous les bras, oui : j'aime l'odeur." Elle n'était pas excessivement poilue du pubis, mais sa toison débordait et coulait le long des cuisses. Je trouvais ça inouï de beauté.
Notre relation a duré près de trois ans.

Cet été, j'ai quitté la Belgique pour le Québec où je me suis marié avec une femme naturelle, très belle, très élégante, qui souffrait de ne pouvoir être elle-même, d'être sans cesse raillée pour sa pilosité. L'été, elle se rase les cuisses, le
bas des jambes et aussi les aisselles, contrainte par son travail. C'est pour elle une tyrannie. Fin août, elle renonce au
rasoir, et c'est une véritable libération. Elle peut enfin paraître nue devant un homme et recevoir autre chose que des
moqueries. Je la trouve terriblement belle et sexy, irrésistible, précisément grâce à ses poils. Elle n'en revient
pas encore et souvent me demande si vraiment j'aime ça. Je n'aime pas : j'adore. Ses jambes, poilues, sont douces sous la paume, et entre ses fesses pousse une charmante garniture que je ne me lasse pas d'admirer... Son rêve : pouvoir se libérer de l'épilation estivale obligatoire.

Il ne s'agit pas de contraindre les femmes à renoncer à l'épilation. Celle-ci devrait être un choix esthétique, comme pour les hommes qui décident de porter ou non la moustache ou la barbe. Or, peu de femmes choisissent. Elles subissent le diktat de la mode, du bourrage de crâne des marchands de cosmétiques (commerce très lucratif) et des instituts de "beauté". Une femme qui choisirait de demeurer au naturel et de ne pas s'en cacher
prendrait le risque d'être ostracisée. Ce n'est pas agréable. Donc elle préfère suivre le mouvement et n'être qu'une image.

Une ex-compagne à moi me disait un jour, alors que je parlais de la pilosité féminine : "Oh ! toi et tes poils !" Et moi : "Ben, si j'aime ça." Elle : "Oui, mais l'image de la femme ?" Et moi de rétorquer : "Justement ! Les images, moi, je me contente de les regarder. Je n'y touche pas. Je demande à une femme de ressembler à une femme, pas à une image fabriquée de toutes pièces et soumise à la dictature de prétendus mâles. Or, que tu le veuilles ou non, une femme, c'est poilu - naturellement."

La pilosité chez une femme est un indice de sa maturité sexuelle. Le refus du poil chez la femme est donc un déni de sa maturité sexuelle, c'est comme lui intimer de rester une petite fille.

L'idée de poils va de pair avec celle de négligence, de saleté.
Trouve-t-on qu'une aisselle velue d'homme est sale ? Non. Alors pourquoi le serait-elle chez une femme ? On peut se raser les aisselles et ne se doucher que tous les trois jours ; on peut arborer une aisselle velue et être très soigneuse. Cette idée de négligence provient, je crois, du fait que les rares femmes velues que l'on rencontre sont de vieilles pochardes, des demeurées mentales ou des hommasses. C'est parce qu'elles sont pochardes, demeurées mentales ou hommasses qu'elles se moquent du rasoir. Ce n'est pas la pilosité qui les rend ainsi. Il suffirait qu'une femme jeune, belle, élégante, et célèbre, fasse l'éloge et la démonstration de sa pilosité naturelle pour lancer un mouvement, voire une mode, et alors on verrait les midinettes arborer fièrement leurs jambes et leurs aisselles velues, se promener en maillot l'été en exhibant la "moustache du colonel" (on appelle ainsi les poils qui débordent du pubis sur la zone inguinale), voire cette magnifique et rare chose que les anglo-saxons nomment "treasure trail" (les poils qui montent du pubis jusqu'au nombril).

Je soutiens à fond votre initiative contre l'épilation féminine.

14. Le témoignage de Zoé

(reçu par email le 24 octobre 2005)

Ça fait maintenant quelques temps que je pense à ne plus m'épiler (auparavant je m'épilais sans y penser (au rasoir en plus)). Je n'ai toujours pas oser franchir le pas mais je trouve de moins en moins de raisons de le faire. Si ce n'est la pression sociale (je sais ce n'est pas une bonne raison!) Je ne m'épile qu'à certaines occasions (quand je vais à la piscine et l'été avec plus ou moins de régularité) Mes ami(e)s savent que je suis plutôt hostile à ce type de pratique, cela les fait plutôt rire et ils me prennent pour une originale, certaines réagissent même avec condescendance. D'autre sont écoeuré...
Ne pas s'épiler est devenu une lutte et elle est d'autant plus dure à mener qu'elle se fait en désaccord avec ses proches. Il m'est d'ailleurs arrivée une anecdote lors d'une soirée qui mérite d'être raconté. J'étais assise sur un canapé avec des amis et qqn a remarqué que je portais de très grandes chaussettes (elles vont jusqu'aux genoux), je réponds que c'est très pratique contre le froid et qu'en plus cela cache mes poils... Peu après (d'autres personnes étaient arrivées entre temps), nous commençons à jouer à élixir: c'est un jeu de rôle qui consiste à lancer des sorts
aux autres. Qqn me jette un sort me demandant d'enlever un habit élégamment (ma chaussette, bien sûr!), tout ceux qui étaient au courant se mettent à rire, moi j'hésite, il y a des personnes qui ne me connaissent pas... Finalement j'explique mon cas, un gars pousse un "beurkkk" horrifié en s'éloignant de moi. Je finis par enlever ma chaussette discrètement et non élégamment comme demandé et tout le monde (moi compris) passent à autre chose, rassuré de n'avoir rien eu de tel à voir!
Tout ça pour dire que nous sommes complètement soumis à cette pratique barbare et inutile qu'est l'épilation et qu'il est très difficile (à moins d'une grande confiance en soi) de résister. Pour ma part, je ne sais pas si j'arriverai à résister...
Voilà, je voulais juste donner mon avis et vous féliciter pour votre résistance.

15. Le témoignage de Vincent, 18 ans, de Paris

(reçu par email le 03 novembre 2005)

Lorsque j'étais adolescent ce qui ne remonte pas à très longtemps je me souviens d'un cours de piscine dans lequel il y avait cette demoiselle de 15ans qui manifestement ne s'était jamais épilé et semblait bien dans sa peau. J'ai entendu quelques remarques de mes camarades de l'époque de l'ordre de "Hé vous avez vu elle ne se rase pas sous les bras!". Très vite ces remarques entre garçons sont devenues des moqueries adressées devant la fille en question. Certes il s'agissait de gamineries :"les rasoirs ça existe sapin de noël tu es poilue comme un homme". Au cours de piscine suivant la demoiselle était épilée, et me semblait beaucoup moins bien dans sa peau qu'elle ne l'était.
Je trouve ça triste que dès l'adolescence les garçons comme les filles soient embrigadés dans ce moule qui veut qu'on adhère à ce que la société juge esthétiquement correct... et l'ennui c'est que cela continue à l'âge adulte.

16. Le témoignage de Sophie

(reçu par email le 19 novembre 2005)

Epilation et féminisme

Je viens de voir les témoignages contre l'épilation. Je suis contente que je ne suis pas la seule ! Pas mal boycotte cet idée issue du marketing. Effectivement, on ne vera jamais sur une affiche publicitaire ou à la TV une femme qui ose ne pas s'épiler. Pourtant, c'est la nature. Pourtant, beacoup de femmes réagissent par le dégout lorsqu'elles savent qu'une femme ne s'épile pas. Et pourquoi pas ? Beacoup d'homme d'ailleurs préferent le naturel. En ce qui me concerne, mon mec me préfère nature et j'en suis bien contente. D'ailleurs je crois que je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un qui m'impose ca. D'ailleurs, je remarque que peu d'hommes imposent à la femme de s'épiler. C'est bien souvent la femme qui s'épile d'elle meme.

C'est pareil pour les taches ménagères... C'est bien souvent la femme qui s'impose dans la cuisine, et dans les taches ménagères, sans meme que le conjoint le demande. tout se joue au début d'une relation, et les habitudes s'instaurent vite. C'est normal. C'est pourquoi, il ne faut pas se sentir obliger de faire telle ou telle tache parce que l'on pense que c'est à nous de le faire ! Et pourquoi ca serait à nous ? Bref, chez moi, c'est l'égalité totale. Et si après les femmes se plaigent, elles ont raison, mais elle aurait jamais dûes s'imposer dans telles corvées au début. Je ne vais tout de meme pas leur reprocher ca, mais qu'elle le sache à l'avenir. J'ai lu le livre de Elena gianini Belotti "Du coté des petites filles", livres très intéressant, expliquant que le sexisme est dû à la façon qu'une mere éduque ca fille. Elle lui transmet le sentiment d'infériorité des les premières phases de l'éducation. Et de la part l'acceptation de la soumission de la femme. Elle se sent obligée de faire la cuisine et les taches ménagères étant adultes puisqu'elle a joué à la dinette quand elle était petite. Elle aime meme ca à force. Moi, j'aime pas ca et je trouve que les taches de la maison doivent etre effectuées par les résidents. Quoi de plus normal? Tout le monde salit, donc tout le monde lave.

En ce qui concerne l'épilation, j'ai toujours été naturel et je le reste. Cependant je succombe à la pression sociale de temps en temps, lorsque les vetements me l'imposent. Mais je ne le fais pas tout le temps. Cet été, je l'ai passé loin de chez moi, chez des amis. Je voulais acheter quelque chose pour m'épiler, mais je ne touvais pas dans les magasins. Je suis donc resté naturelle, c'est à dire non épilée, alors que je portais des jupes. Parfois, les amis regardais discrètement mes jambes, un peu surpris. Mais rien, aucun commentaires. et heureusement ! Y'avait pas intéret !

Un jour, j'étais sur la plage avec mon frere, et il m'a dit tu pense pas à t'épiler? Et moi j'ai dit je le ferais quand tu le feras ! C'est vrai, mince ! Et une fois, lorsque j'avais une douzaine d'années, une copine m'a dit, "ta mère n'a jamais pensé à s'épiler ?" elle était en jupe et à travers ses colants, effectivement la pilosité se voyait abondamment. Et moi, j'étais sidérée. Comme elle ose ! Aujourd'hui, je suis toujours en contact avec cette copine, elle est en 5e année de médecine. (Je me sens obligée de le dire car tout le monde sait que ce n'est pas la meme chose quand ca vient d'une médecin que d'une caissière. Malheureusement, c'est la société qui l'impose).
Tout ca pour dire que l'épilation, ca doit etre qu'occasionnel et il ne faut aucunement se sentir obligée de faire quoi que ce soit les filles !

PS : Attention aux débuts dans vos relations de couple ! Tout se joue là !

Votre témoignage ?

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  • Anarcho-nationaliste, naturiste, athée ou paien, anti-conformiste et politiquement incorrect. Combattre la Gauche d’aujourd’hui avec les idées de la Gauche d’hier ; hippie hier, hippie toujours, bobo jamais ! Pour une nouvelle candidature Coluche !
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