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La vie serait belle s'il n'y avait pas l'Etat pour nous la gâcher
7 novembre 2015

Nazisme, Reich et Marcuse

« La révolution nazie n’a pas échappé
à la règle saturnienne de toute révolution :
elle a dévoré ses propres “enfants” »

Entretien avec Philippe Simonnot, auteur de Le Rose et le Brun, Éditions Dualpha, collection « vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa

(recueillis par Fabrice Dutilleul et paru dans le quotidien Présent)

Philippe Simonnotéconomiste et écrivain a été un collaborateur régulier du Figaro et du Monde. Depuis 2007, il dirige sur internet un observatoire des religions dont l’objectif de faire entrer la religion dans une réflexion scientifique, notamment économique.

Appréhender la montée du nazisme à travers la sexualité allemande de l’époque, n’est-ce pas une démarche freudienne un peu provocatrice ?

Il ne s’agit pas du tout d’une démarche freudienne, mais d’une analyse strictement historique. La dimension de libération sexuelle du nazisme est restée jusqu’à maintenant cachée par la plupart des historiens, notamment sous son aspect homosexuel, parce que cette dimension met en cause nos propres sociétés au moins depuis 1968. De plus, elle  se heurte aujourd’hui aux tabous mis en place par le « lobby gay ». Wilhelm Reich, le prophète de la « révolution sexuelle », qui a conduit en France à Mai 68, s’est complètement trompé en faisant du nazisme un produit de la répression sexuelle. Au contraire, comme l’avait très bien vu Herbert Marcuse déjà à la fin des années 1930, la libéralisation sexuelle fut un des moteurs du nazisme.  Quant à Freud, il  n’est cité dans mon livre que comme témoin des années 1900-1930. Son vocabulaire, faisant de l’homosexualité une perversion, a été beaucoup utilisé, y compris par les nazis, pour réprimer l’homosexualité. Mais je ne me sers pas de sa théorie de l’inconscient, qui est, à mon avis, inutile pour un historien. Freud lui-même s’y est cassé les dents, on le sait.

Quels sont les éléments nouveaux développés dans votre livre ?

Le plus nouveau est le compte rendu précis, détaillé et documenté du mouvement homosexuel allemand de la fin du XIXe siècle  jusqu’à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, à la fois sur le plan des pratiques et sur celui de la pensée. Sur ces deux plans, l’Allemagne impériale, puis la République de Weimar avaient plusieurs longueurs d’avance sur les autres États comparables. Berlin était considérée depuis 1900 comme la nouvelle Sodome, attirant des « touristes sexuels » du monde entier, dont André Gide.  Hans Blüher, totalement inconnu aujourd’hui, a  droit dans mon livre à une place centrale en tant que théoricien de l’homo-érotisme comme fondement de l’État. L’importance de Blüher  vient de ce qu’il tend à combler une faille de la pensée libérale, incapable de fonder l’État, mais aussi une faiblesse du marxisme vis-à-vis de l’État. Hitler s’est servi de cette théorie pour instituer le IIIe Reich. De même, je fais connaître  Karl Heinrich Ulrichs, l’inventeur du « troisième sexe », un théoricien du « genre » avant la lettre. Pour ne citer ici que ces deux auteurs. Ce qui est nouveau, aussi, c’est la révélation de l’antisémitisme de toute une  branche du mouvement homosexuel allemand, antisémitisme causé  par l’interdit biblique portant sur l’ « abomination des abominations », c’est-à-dire la sodomie.

Il est tout de même étonnant qu’une idéologie propulsée au Pouvoir grâce aux homosexuels se retourne contre ces derniers jusqu’à les persécuter ; comment l’expliquez-vous ?

Il faut évidemment distinguer deux périodes : la montée au Pouvoir, l’exercice du Pouvoir. Pour la montée au Pouvoir, Hitler a utilisé le mouvement homosexuel notamment à partir des mouvements de jeunesse, en particulier le Wandervogel, dont la Jeunesse hitlérienne a été la continuation. Ernst Röhm, homosexuel affiché, entouré de toute une cour de gitons à la tête de centaines de milliers de SA,  a joué un rôle essentiel, reconnu par Hitler lui-même, dans la conquête du Pouvoir. Attaqué par la gauche et les communistes pour son homosexualité, qualifiée par eux  à l’époque de « vice fasciste », Röhm a reçu un soutien sans faille de son Führer, qui une fois au Pouvoir, en a fait le deuxième personnage du nouveau régime. Mais Röhm voulait continuer la révolution, y compris sur le plan sexuel, alors que Hitler cherchait tout logiquement  à consolider son Pouvoir, et, pour ce faire, il avait besoin du soutien de l’armée et de la droite, l’une et l’autre farouchement  opposées au mouvement homosexuel allemand. Au même moment, la persécution des homosexuels a commencé en URSS, et Hitler ne pouvait faire moins que d’emboîter le pas. D’où la Nuit des Longs Couteaux de juin 1934.  La révolution nazie n’a pas échappé à la règle saturnienne de toute révolution : elle a dévoré ses propres « enfants ».

Publier ce livre alors que la loi sur l’autorisation du mariage homosexuel vient d’être votée en France ne risque-t-il pas d’apparaître, là aussi, comme une provocation ?

C’est la manière dont cette autorisation a été instituée qui est une provocation. Je trouve inquiétant qu’au moment du débat sur le mariage homosexuel ait été occulté ce passé de l’homosexualité en Allemagne et dans beaucoup de pays occupés par l’Allemagne, en France notamment. Il me semble qu’il aurait dû être au moins  discuté.  Une telle occultation n’est pas un bon signe pour notre démocratie. La revendication des homosexuels en tant qu’homosexuels  n’est pas non plus de bon augure. Il ne devrait pas exister d’identité homosexuelle, au sens juridique du terme. Le droit est en train de dériver vers n’importe quoi.  Le danger que nous fait courir ce type de revendication identitaire, c’est qu’on accorde le droit à celui qui remporte la majorité du moment. Or, on ne peut pas se régler sur celui qui est le plus fort, car la force est toujours relative et temporaire et il faut trouver des principes intangibles du droit, les « lois non écrites » comme disait Antigone.  Enfin, l’homosexualité  est le culte du même, la négation de la femme, de l’altérité, de la procréation, bref de la vie.  Le communautarisme du même avec le même est mortifère.  Et suicidaire.

Le Rose et le Brun de Philippe Simonnot, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 336 pages, 29 euros.

 

 

La désinformation n’est pas le monopole des communistes, on le sait ; mais aller jusqu’à affirmer que ce sont les homosexuels allemands qui ont mis Hitler au pouvoir ; et les qualifier d’ « agents de la libération sexuelle » alors qu’ils ne l’ont jamais été, puisque leur seule revendication comme l’a amplement prouvé l’affaire du mariage gay, est plus que d’être accepté par le patriarcat, mais d’y participer ; est des plus fort de café.

La libération sexuelle hétéro viendra effectivement, mais dans un cadre patriarcal. On créera des structures pour les naissances hors-mariage des jeunesses hitlériennes et des SS ; mais certainement pas jusqu’à créer des camp de jeunesse mixte.

Wilhelm Reich n’est donc nullement à mettre en cause, ses thèses restent parfaitement valables. Quand à Marcuse, on a un détournement de sa pensée. Il affirme en effet que c’est la licence et l’orgie des années folles qui règne à Berlin qui est un des éléments qui amène les nazis. Mais est-ce en réaction contre cela ou du fait de cela ? Il y a les 2 en réalité car Hitler joue sur les 2 tableaux comme le fait le FN aujourd’hui flattant les NB soraliens antisémites et pro-islamistes et la base islamophobe à la fois.

Rien de nouveau donc avec ce bouquin et un mensonge historique sur la « nuit des longs couteaux » puisque tout le monde sait que c’est la résultante d’un contrat entre Hitler et la Reichwehr qui ne voulait pas des SA et que Hitler leur fera d’ailleurs payer cher en liquidant aussi ses dirigeants plus tard en la transformant en Wehrmacht.

 

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  • Anarcho-nationaliste, naturiste, athée ou paien, anti-conformiste et politiquement incorrect. Combattre la Gauche d’aujourd’hui avec les idées de la Gauche d’hier ; hippie hier, hippie toujours, bobo jamais ! Pour une nouvelle candidature Coluche !
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