La Collection « Que sais-je ? » (4)
Rappel des 3 premiers N° :
N° 2580 : http://poilagratter.over-blog.net/article-les-anarchistes-de-droite-105137030.html
N° 2846 : http://poilagratter.over-blog.net/article-la-mitteleuropa-107674368.html
N° 2394 : http://poilagratter.over-blog.net/article-lyssenko-et-le-lyssenkisme-110743821.html
N° 3346 : La Patrie par Raymond Chevallier
Voilà un ouvrage très intéressant et particulièrement bienvenu. En fait, il s’agit plus une compile de citations qu’un essai, mais ça vaut le détour.
Après être passé par les définitions grecques et romaines et rappelé que l’étymologie du mot est dans le patriarcat, il cite Cicéron qui dit : « Nos parents, nos enfants, nos proches nous sont chers ; mais la Patrie a elle seule embrasse toutes ces affections. » démontrant que le vocable va plus loin.
Quelques exemples :
« La France, un grand royaume et point de Patrie, un peuple nombreux et presque plus de citoyens. » D’Aguesseau. Toujours vrai !
« Légers, impertinents, peu accoutumés à la fatigue. On les accuse [les français] de n’estre jamais contents du temps présent et d’estre peu affectionnés à leur Patrie et cette accusation a tant de fondement qu’on ne scauroit nier qu’il s’en trouve plus qui manque à ce quoy ils sont obligez par leur naissance que de toutes les nations du monde. » Richelieu. Plus que toujours vrai !
Même Rousseau est plus qu’intéressant sur le sujet : « Ce ne sont ni les murs, ni les hommes qui font la Patrie ; ce sont les Lois, les mœurs, les coutumes, le gouvernement, la Constitution, le manière d’être qui résulte de tout cela. La Patrie est dans la relation de l’Etat à ses membres. Quand ces relations changent ou s’anéantissent, la Patrie s’évanouit. » Putain ! On est en plein dedans !
« Quand la Liberté a disparu, il reste un pays, mais il n’y a plus de Patrie. » Chateaubriand. Et comme nous constatons tous les jours la disparition de notre Liberté…
Un petit fascicule qui est donc plein d’enseignements sur ce qui nous manque aujourd’hui dans cette période d’Occupation et qui fait, que contrairement à la précédente, rares sont les gens à même de s’en rendre compte… faute de sens patriotique à leur esprit.
Il n’était donc pas inutile de rappeler ce que ce mot signifie, ce qu’il recouvre et les différentes définitions qui en furent donnée au cours de l’Histoire et par les différents partis politiques.
Les prolétaires n’ont pas de Patrie, était ce que disaient les anarchistes d’avant que la Patrie ne deviennent le rempart, et le seul, face à la récente transformation des capitalismes nationaux en finance cosmopolite et apatride. Aujourd’hui, c’est le capitalisme et la bourgeoisie qui n’a plus de Patrie et cherche à détruire ce qui en reste encore qui protège le Peuple, ses emplois, ses coutumes, sa culture et jusqu’à sa substance même.
Quand au communisme, c’est Staline qui donnera une Patrie aux seuls communistes qui lui seront fidèles : l’URSS. Aujourd’hui orphelins d’une Patrie qui donnait quelque chose de plus aux staliniens par rapport aux trotskystes et aux anarchistes, les staliniens ont rejoints les trotskystes et les anarchistes de Gauche dans l’absence de Patrie qui fait d’eux des complices, des valets de la bourgeoisie en partageant cette commune apatridie.
Seul la National-Anarchie (dont ne parle pas ce N° de « Que sais-je ? ») est donc à même, aujourd’hui, par la réconciliation de ces 2 notions indissociablesde Peuple et Patrie, d’être la réponse de Gauche comme de Droite au pouvoir bourgeois, que ce dernier soit de Droite ou de Gauche.
La Nation est un territoire légué par l’Histoire.
Le Peuple en est l’héritier.
La Patrie en est le contenu, les valeurs, le sens de ce que l’on va léguer à notre tour.
Pour la bourgeoisie :
La Nation n’est qu’un terroir.
Le Peuple, un ramassis d’esclaves à leur service.
La Patrie, un folklore désuet et passéiste à remplacer par l’idéologie cosmopolite des Droits de l’Homme.
Pour les communistes et les anarchistes de Gauche :
La Nation est à détruire.
Le Peuple est à détruire par le métissage. Un Peuple métis n’a pas de Nation et sa Patrie sera bourgeoise ou communiste.
La Patrie est à remplacée par ce que Marx laisse à ses successeurs… à définir ; il reconnaît lui-même qu’il n’en sait rien. Le communisme (libertaire ou étatique) n’a toujours pas su offrir une Patrie, à la seule exception des Staline, Mao, Kim Il Sung, Ho Chi Minh, Fidel Castro, Tito, Mugabe (le courant stalinien). Ce national-bolchevisme n’est guère différent du national-socialisme. Ce type de Patrie est fasciste et n’est rouge que de sang.
Les nationaux-anarchistes offrent à la fois la Patrie protectrice et l’idéologie Libertaire (« Sans Liberté, il n’est point de Patrie ») qui permet d’en profiter pleinement. C’est les seuls !
La Patrie est donc l’idée que s’en font les Nationalistes de tout bord… plus la Liberté.
Et cette Liberté n’est pas à confondre avec la définition galvaudée qu’en donne la bourgeoisie : le Libéralisme qui est l’idéologie de la Liberté d’entreprise, la Liberté pour la bourgeoisie de s’en foutre plein les poches sur le dos du Peuple, celle qui justement prive de Liberté le Peuple, celle qui fait du Peuple l’esclave de la bourgeoisie.
La Liberté de la bourgeoisie est constituée des chaînes du Prolétariat, chaînes qui se renforcent aujourd’hui avec la destruction de sa Patrie.